Joe Juneau: Études + hockey = La combinaison gagnante!

Joe Juneau a été nommé personnalité de l’année 2007 lors de la soirée Excellence La Presse/ Radio-Canada, vendredi. Chapeau!

Programme sport-études

Déménagé à Kuujjuaq avec sa famille, l'ex-attaquant du Canadien s’affaire à implanter un programme sport-études chez les Inuits du Grand Nord québécois. Pour y participer, les jeunes Inuits doivent fréquenter l’école de façon assidue pour avoir droit de jouer dans une équipe de hockey. Pas d’école, pas de hockey! Depuis, plusieurs amérindiens reviennent en classe afin de pouvoir faire partie d’une équipe de hockey. Et çà marche!

Conseil aux parents

Pendant sa carrière, Juneau a été souvent abordé par des parents qui lui demandaient conseil pour leur enfant sportif. Chaque fois, ce dernier racontait son expérience dans le hockey universitaire et l’importance de l’école. Lors de la soirée de gala, Juneau a pris soin de souligner que de nombreux jeunes sont approchés par un agent ou un recruteur pour se diriger vers la ligue du junior. La tentation est forte et ils embarquent dans une expérience qui s’avère souvent décevante.

«On garroche du rêve aux jeunes, raconte Juneau. Dans chaque équipe (Ligue de hockey junior majeur du Québec), il y a peut-être un ou deux joueurs maximum qui ont une chance de jouer dans la Ligue nationale. Les autres sont des bouche-trous. Ils sont là pour rendre possible le développement de ces quelques joueurs. Ils n'ont pas d'autre rôle.»

Ligue collégiale AAA

Au cours des années 80, cette ligue s'imposait en offrant aux hockeyeurs-étudiants un environnement où les études étaient hautement valorisées. Joe Juneau comme quelques autres en avaient alors profité. Celui-ci a même poursuivi ses études en génie aéronautique dans une université américaine. Après sa carrière dans la LNH, il s’est ainsi associé à une firme de génie-conseil de Pont-Rouge.

La ligue a malheureusement rendu l’âme en 2002-2003, sans être jamais remplacée. Selon Juneau, «Le business de l'exploitation des jeunes est venu à bout de ça».

Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ)

À son tour, la LHJMQ mise sur la réussite scolaire. Certaines équipes de hockey offre un encadrement académique de qualité. Toutefois, vu l’éloignement, les interminables kilométrages en autocar que doivent parcourir les jeunes, dans un calendrier de 70 matchs, n’a rien pour aider la cause. Se doter des meilleurs conseillers pédagogiques, aussi bons puissent-ils l’être, ne règle pas le problème ! À peine une minorité de jeunes hockeyeurs hautement déterminés et vraiment motivés étudieront sérieusement. Les autres, négligeant les études et ne pouvant accéder au rang de la LNH, devront se contenter d’un bagage plus réduit.

«Il faut arrêter de regarder les études comme un à-côté pour bien paraître, réplique Juneau. Il faut faire en sorte que ce soit une priorité. L'éducation n'est peut-être pas pour tous les jeunes, mais pour la majorité, c'est important. Qu'on mette l'accent sur la réussite scolaire et qu'on promette un futur réel au lieu de faire croire aux jeunes qu'on va en faire des millionnaires du hockey.»

Et l’avenir du hockey au Québec?

Force est de constater que les équipes de la LNH recrutent de plus en plus du côté des universités américaines. Dans ce contexte, un projet est actuellement en cours afin de remettre sur pied une nouvelle ligue de hockey collégiale au Québec, dès 2010. Ainsi, le hockey collégial deviendrait une voie parallèle qui pourrait permettre à un jeune de poursuivre ses études sans rompre son rêve de faire carrière dans les rangs professionnels.

Contrairement au football, l'école n'est pas suffisamment valorisé dans le monde du hockey. Une vague de changement s'annonce au Québec.

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